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La cinquième Olympiade (Stockholm 1912)

Il ne restait plus grand’chose maintenant des tentatives faites pour supplanter le C. I. O. par la création d’un nouveau rouage international. Sloane m’avait écrit le 27 février 1911 que non seulement Sullivan se rendait compte désormais de l’inanité d’un pareil effort, mais qu’invité à se joindre à un groupe d’irréductibles qui en rêvaient encore, il s’y était refusé et s’était même employé à les décourager. Les fédérations, elles, se pliaient avec moins de résignation à la force des faits. L’Union Cycliste Internationale avait en 1909 proclamé sa résolution de refuser toute participation aux « Jeux Olympiques du Comité International », réservant des sourires éventuels « à ceux qui se tiendraient à Athènes ». Mais le comité héllène, qui avait espéré célébrer en 1910, au pied de l’Acropole, des Jeux intermédiaires ce à quoi nous aurions aidé aussi loyalement qu’en 1906 — se voyait obligé d’y renoncer. Question d’argent. Crise économique. Nous reçûmes d’Athènes la proposition officieuse de faire entrer la série athénienne dans notre propre cycle. Les Jeux seraient célébrés tous les huit ans en Grèce, tous les huit ans dans un autre pays. Il était impossible d’accéder à ce désir. C’eût été torpiller nous-mêmes notre œuvre sans profit pour personne. La politique internationale était bien trop instable pour que rien de fixe intervint longtemps d’avance dans le choix du siège des Jeux. Il fallait préserver l’entière liberté du C. I. O à cet égard aussi.