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80.000 spectateurs, un emplacement pour les sports nautiques et un pour les sports de combat aménagés avec 15.000 places à peu près. Il fallait songer en outre aux dégagements et aux transports, apprécier enfin le montant des crédits accessoires nécessaires. Après quoi il eût suffi de mettre les fonds à la disposition du Comité olympique français en lui adjoignant une commission de contrôle représentant l’État et la Ville associés par le double vote de crédits conjugués. La Chambre était prête à un tel vote. Le Conseil l’eût été également s’il n’y avait pas eu la préoccupation de profiter de l’occasion pour faire du définitif. Quiconque connaît Paris, ses arrondissements, son organisation administrative, l’esprit de ses bureaux, la situation de sa banlieue, réalise aisément l’influence profondément différente qu’y exercent des projets d’édification quelconque, selon que ces projets ont un caractère transitoire ou permanent. Dans ce dernier cas, les intérêts, pour ne pas dire les appétits, se heurtent avec une violence qui fait perdre de vue le point de départ et le but à atteindre.

C’est ce qui arriva en la circonstance dont il est question en ce moment. De décembre 1921 à avril 1922, le désarroi alla sans cesse en empirant et l’on arriva vers la mi-mars à un état de choses tel que le Comité olympique français dut envisager un moment l’éventualité de renoncer à sa tâche. Nous étions au C.I.O. prémunis contre pareille occurrence ; non que j’eusse jamais entrevu que le conflit en arriverait à un tel diapason, mais je connaissais trop bien ma ville natale où j’avais vécu plus de soixante ans pour ne pas m’être méfié. Aussi m’étais-je entendu tacitement avec Los Angeles, dont un de nos nouveaux collègues américains, W. M. Garland, était jus-