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Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/185

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mémoires olympiques

délibérations, mais dirai tout de suite pour n’y plus revenir quel fut le destin de l’entreprise : destin provisoire du moins, car le plan, j’en suis convaincu, sera repris. Ce plan comportait tous les deux ans, à la périphérie de l’énorme continent, des « Jeux africains » avec un programme très simple pour commencer et qui, tout naturellement, eussent revêtu un caractère presque exclusivement régional. Je les eusse voulus réservés aux seuls indigènes. On préféra y adjoindre des concours pour les colons ayant deux années de présence dans le pays. Certes, le point de vue était fort défendable, mais il compliquait le départ. Les villes reconnues aptes à la tenue des premiers Jeux furent Tunis, Rabat, Casablanca, Dakar, pour l’Afrique française, Tripoli, Bengasi et Asmara pour les possessions italiennes, Libreville au Congo belge, Loanda et Sumac pour l’Afrique portugaise, Le Cap et Nairogli pour l’Afrique du sud. Mon erreur fut d’envisager (et de faire partager ce sentiment au C. I. O.) l’opportunité d’une inauguration plus solennelle, plus prestigieuse qui aurait lieu à Alger en 1925. Tout d’abord cette décision trouva de l’écho en Algérie et M. Th. Steeg, alors gouverneur général, s’y intéressa. Mais il ne tarda pas à rencontrer une opposition d’autant plus redoutable qu’elle n’avait ni précision ni centre. On cherchait surtout à perdre du temps, à émousser les bons vouloirs. Il y eut là des rivalités peut-être personnelles, en tous cas administratives. Il devait advenir par la suite que l’inauguration serait retardée à 1929 et Alexandrie substituée à Alger. Les préparatifs alors furent considérables, un très beau stade construit. Notre collègue pour l’Égypte, A. C. Bolanachi, se donna à cette entreprise avec une ardeur et une générosité que rehaussait sa compétence reconnue de tous… Au dernier moment