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ii
La conquête de la Grèce

Peu de jours après la clôture du Congrès, nous nous assemblâmes, Sloane, E. Callot et moi, chez M. Bikelas, qui avait un pied-à-terre à Paris, rue de Babylone. C’est là que fut cimenté l’édifice du C.I.O. Bikelas ne voulait pas en accepter la présidence. Je tenais à l’idée d’une présidence mobile appartenant de droit à la nationalité de l’Olympiade prochaine. Tout ce qui pouvait consolider le caractère international du cycle qui allait s’ouvrir me semblait de première importance. Bikelas n’aurait à exercer ces fonctions que jusqu’à la fin de l’année 1896 et je lui succéderais alors pour quatre ans. En attendant, j’exercerais un de ces « secrétariats généraux », plus intéressants que la plupart des présidences, car ce sont les chevilles ouvrières d’une administration active.

C’est ainsi que j’avais agi avec l’U. S. F. S. A. pour la transformer et en faire une pierre angulaire du renouveau musculaire en France. Je fis confier la trésorerie à Ernest Callot, un aîné, qui joignait le culte des Lettres à celui des Sports et partageait nos vastes espérances, puis j’exposai mon plan qui était de compléter sans hâte, mais sans retard non plus, la façade du C. I. O. et d’imposer à ses membres l’armure d’une indépendance absolue en refusant l’accès de tout « délégué » de qui ou de quoi que ce fût et le versement de n’importe quelle « subvention » d’où qu’elle vînt. « L’armure du pauvre », mur-