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Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/191

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mémoires olympiques

fonctions régulières, de préparer divers travaux. Elle fut reprise le 7 juillet jusqu’au 13, en tout dix séances auxquelles prirent part quelques nouveaux membres : Lord Cadogan (Angleterre), le Dr Kishi (Japon), M. Benavides (Pérou), M. Aldao (Argentine).

Le 5 juillet, l’ouverture solennelle des Jeux eut lieu au Stade avec la pompe habituelle. Aux côtés du Président de la République, se trouvaient le prince de Galles, le prince royal et la princesse de Roumanie, le prince régent d’Éthiopie, le prince Henry d’Angleterre, le prince Gustave-Adolphe de Suède, les représentants du Gouvernement et de la Ville de Paris. Les pigeons s’envolèrent, le canon tonna, les chants s’élevèrent tandis qu’on arborait le gigantesque drapeau olympique destiné à flotter au-dessus du Stade jusqu’à la clôture. Le matin avait eu lieu à Notre-Dame une cérémonie renouvelée de celle d’Anvers et dont l’austère « neutralité », dans ce cadre unique revêtit une majesté impressionnante.

Le ras Taffari avec son manteau en forme de cône et son grand chapeau ne pouvait se promener parmi les athlètes dans les vestiaires du stade, mais les jeunes princes ne s’en firent pas faute. Le prince de Galles aimait à causer avec les champions et mettait tout le monde à l’aise en un instant. Une après-midi au stade, sur la pelouse, il regarda l’heure et anxieux me dit : « Y a-t-il un Anglais engagé dans les épreuves qui restent à courir ? Je voudrais bien aller jouer au polo au Bois de Boulogne. Je l’ai promis, mais s’il y a un Anglais, je ne puis m’en aller ». Je fus m’enquérir : « Oui, monseigneur. Il y en a un ». Et le prince renonça à son polo sans un instant