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mémoires olympiques

tais résolu à ne laisser passer aucune occasion d’affirmer la prépondérance du C. I. O. si frêle et peu prestigieux fut-il encore.

Durant les mois de janvier et février 1895, les lettres de Bikelas, revenu à Athènes, furent tri-hebdomadaires. Son zèle et son activité se dépensaient sans compter. Il servait d’agent de liaison. Un jour, il m’envoie la traduction d’un discours inaugural que prononcera le prince. « Veuillez le lire, la plume à la main. » Le lendemain, il m’annonce les premières souscriptions importantes. Puis les rouages établis et encore incertains, demandent eux-mêmes appui : des plans pour le vélodrome, la disposition des places au Stade, la formule d’invitation, des conseils pour la piste…

Cependant les blocs de marbre s’entassaient dans l’auguste enceinte ruinée, et au dehors la propagande s’organisait. Des comités se formaient. En Hongrie, malgré qu’on fût tout occupé à préparer, pour cette même année 1896, la célébration du millénaire de l’État Magyar, on ne négligeait pas l’olympisme. Le comte Czaky m’avait fait tâter par Kemény à un moment où cela marchait mal à Athènes. Pourquoi ne pas inaugurer les Jeux Olympiques à Budapest pendant les fêtes ? Je me gardai de repousser ces avances, mais me bornai à m’en servir pour aiguillonner les Grecs.

Balck écrivait de Stockholm qu’il avait « bien travaillé », que le prince royal (le roi actuel) s’intéressait. « On est un peu inquiet, mais on fera le possible. » En même temps de Russie, le général de Boutowsky rendait compte de ses efforts. Il rencontrait « beaucoup d’indifférence » « Notre presse, dit-il, (2 février 1895), trouve la