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mémoires olympiques

était intervenu de son côté avec fermeté réunit à Berlin une assemblée laquelle, éclairée par lui, le chargea à l’unanimité de m’exprimer par dépêche « ses sympathies et ses vœux pour la réussite de l’effort commun ». Il eut la courtoisie de faire parvenir copie de ce message à l’ambassadeur de France, M. Jules Herbette.

Cela se passait le 16 janvier (1895). En Grèce, bien que l’Asty eût reçu dès le 1er janvier mon démenti et l’eût publié, M. Philemon affectait de croire à l’authenticité de l’interview. J’ai su depuis par Gebhardt qu’il en avait profité pour tenter de supprimer le C.I.O. « rouage temporaire qui n’a plus sa raison d’être ». Le chroniqueur du Temps, dans sa lettre de Grèce du 12 janvier, raconte l’agitation produite par l’incident dans toute la Grèce. Lâché par l’opinion allemande, Philemon dut abandonner son noir dessein. Il ne se décida que le 7 février, apostrophé par moi, à me télégraphier que le comité hellène « n’avait jamais cru » aux propos mis dans ma bouche. Il était un peu tard pour que cette assertion me convainquît.

L’heure enfin sonna où dans le stade restauré et resplendissant de blancheur, la foule fut admise à pénétrer et où le roi Georges scella le rétablissement des Jeux Olympiques en prononçant la formule sacramentelle : « Je proclame l’ouverture des Jeux de la première Olympiade de l’ère moderne ». Aussitôt le canon tonna, un lâcher de pigeons emplit le stade de ses vols joyeux, des chœurs entonnèrent la belle cantate composée par l’artiste grec Samara et les concours commencèrent. L’œuvre entrait dans l’histoire. « All that is your work », me dit Gebhardt avec lequel nous parlions toujours anglais… Le groupe formé par le C.I.O. aux côtés du prince