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mémoires olympiques

toire remportée à Athènes, mais pas davantage s’en exagérer la portée.

Jusqu’alors, j’avais toujours vécu une bonne partie de l’année en Normandie : parenté, foyer, intérêts politiques éventuels, tout m’avait rattaché à ce berceau de ma famille. Il m’était donc plus aisé d’y trouver un point d’appui qu’ailleurs. Le chef de l’État français élu l’année précédente, après la démission inattendue du président Casimir-Périer, était un Havrais et sa cité d’adoption était restée sa résidence estivale. J’étais certain de l’intéresser à l’entreprise.

À Athènes, on n’avait fait pour ainsi dire que de la technique habillée d’histoire ; ni congrès, ni conférences, aucune préoccupation morale ou pédagogique apparente. Se tourner de ce côté au lendemain des Jeux, c’était rappeler le caractère intellectuel et philosophique de mon initiative et placer d’emblée le rôle du C.I.O. très au-dessus de celui des simples groupements sportifs. Sans donc tenir compte des objections qui m’étaient faites, je persistai dans mon projet havrais et m’assurai d’abord l’hospitalité de l’Hôtel de Ville et la collaboration de deux amis dévoués : le Père Didon, prieur du collège d’Arcueil, et Gabriel Ronvalot, célèbre par sa traversée de l’Asie centrale. Ils comptaient alors parmi les orateurs les plus en vogue. Un programme élastique fut rédigé, permettant d’aborder un peu tous les problèmes, d’en sortir et d’y rentrer. Voici ce programme :

PÉDAGOGIE

De la psychologie des exercices physiques ; particularités propres à chacun d’eux.

De la distinction entre les jeux libres et les exercices commandés ; avantages et inconvénients des uns et des autres.

De l’action morale des exercices physiques sur l’enfant,