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Page:Coubertin - Notes sur l education publique, 1901.djvu/155

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le sport à travers les âges

Trois siècles plus tard, Rousseau protesta au nom de la nature. Ni la Renaissance ni la Réforme n’avaient produit de réaction. Si Rabelais et Montaigne en France, Luther, Mélancthon et Commenius en Allemagne, Milton et Locke en Angleterre émirent des opinions favorables à la culture physique, ce furent le bon sens naturel des uns, la tendance classique des autres, voire même l’anticléricalisme naissant qui les leur inspirèrent. Ils ne firent rien pour passer des idées aux actes.

Lorsque Rousseau intervint, l’instinct sportif était mort. Il restait, en province, quelques seigneurs opiniâtres qui préféraient une journée de chasse au spectacle d’un bal à Versailles. L’Allemagne possédait encore des Ritterschulen ou Adels-Akademien où les jeunes nobles apprenaient à manier les armes et les chevaux ; mais l’équitation elle-même avait changé de caractère ; à l’équitation athlétique, sortie d’Espagne, avait succédé l’équitation artistique née en Italie et importée en France par M. de Pluvinel, écuyer de Henri iii. Le manège en était le théâtre habituel et le quadrille, la suprême