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la psychologie du sport

le dernier mot de l’équitation, ni la meilleure des jouissances qu’elle peut procurer. Un auteur yankee a décerné au cheval ce bizarre éloge : « il donne à l’homme la sensation d’avoir quatre jambes ». Buffon n’eût pas trouvé cela sans doute. Mais l’idée est juste et exprime, sous une forme nouvelle, quelque chose de fort ancien. L’imagination antique avait créé l’homme à quatre jambes, le centaure, en lequel elle se plaisait à symboliser le sport hippique à son plus haut degré de perfection — à ce point précis où les muscles du cheval semblent le prolongement de ceux de l’homme tant ils s’accordent et se complètent. La civilisation moderne n’a point modifié cet idéal équestre : il est resté le sien. Si le débutant s’amuse parfois de la dureté des réactions qui menacent sa stabilité, le cavalier accompli est joyeux de ne les point sentir et, par son art, d’affaiblir jusqu’à l’annihiler totalement, la notion des « solutions de continuité » qui existent entre lui et sa monture.

Pour le patinage, à peine est-il besoin d’insister, puisque le patineur est, par excellence, un équilibriste. On peut remarquer toutefois que l’équilibre matériel qui, en lui, s’établit et se rompt sans cesse, ne suffit pas à le conten-