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la psychologie du sport

un tantinet prud’hommesque, entre la force et l’adresse, dont il est ordinairement fait mention dans les discours de distributions de prix. On recommande aux « jeunes élèves » de cultiver l’une et l’autre. En réalité, il n’y a pas d’exercice dans lequel la force et l’adresse ne soient combinées et parfois, malgré les apparences, à degré égal. La plupart du temps, l’adresse consiste même à bien distribuer la force et c’est ce qui fait que, tantôt, le public n’aperçoit qu’elle et que, tantôt, il ne l’aperçoit pas du tout. Dans le travail des poids, par exemple, le spectateur ne peut saisir l’instant où intervient le « truc » pas plus qu’il ne se rend compte dans la lutte des ingénieuses applications que fait le lutteur des lois de la mécanique. Il n’y a pas de bon boxeur sans adresse ni de bon patineur sans force. Force et adresse ne sont, en somme, que des apparences. Équilibre et combat sont des instincts.

Je voudrais indiquer maintenant quels sont, à mon sens, les effets psychologiques du sport sur ceux qui s’y adonnent. De nos jours on en étudie avec grand soin les effets physiologi-