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notes sur l’éducation publique

aménagé spécialement — qu’un plus grand nombre d’élèves peuvent être exercés par un seul maître — que la surveillance est plus aisée… etc. Il ajoute que les exercices sans appareils sont mieux adaptables aux particularités physiques de chacun et réussissent mieux à vaincre la raideur et la gaucherie naturelles. La première de ces affirmations est un peu incertaine et la seconde n’a qu’une importance relative.

Si l’on n’attribuait à Ling que le mérite des idées qu’il a exprimées, il serait difficile de voir en lui le père de la gymnastique suédoise, telle qu’elle existe aujourd’hui. Mais Ling dirigea, pendant plus de vingt-cinq ans, l’Institut de Stockholm fondé à son instigation en 1814. Là, son action s’exerça d’une manière suivie, ses idées achevèrent de se former, les traditions qu’il inaugura eurent le temps de s’implanter et c’est ainsi que prit naissance son « système ». Ce système se résume pour moi en un axiome que je n’ai vu inscrit nulle part, mais qui m’a paru sous-entendu partout. « L’homme est un mécanicien inséparablement uni à sa machine, qu’il a le devoir et la possibilité d’apprendre à mouvoir, à entretenir et à réparer ». C’est vers ce triple but que, dans la