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notes sur l’éducation publique

été de mode — surtout dans la Nouvelle-Angleterre. — de discuter la question. Beaucoup d’écrits et quelques fondations en étaient résultés. Mais dix ans plus tard, l’attention publique s’était presque complètement détournée de ce sujet. La génération qui occupa la scène entre 1830 et 1860 avait de tout autres préoccupations ; elle était l’esclave de l’éloquence qui débordait de toutes parts : éloquence prolixe et tonitruante des politiciens en renom, éloquence sombre et maladive des agitateurs religieux. Partout on parlait, partout on tenait des meetings et des revivals. Les étudiants composaient et déclamaient des discours en prose et en vers ; les femmes avaient des maladies nerveuses ; on faisait tourner et parler les tables, on fondait des sectes contre nature et des sociétés puérilement secrètes.

La guerre, à la durée de laquelle personne n’avait cru parce que nul ne savait qu’il se lèverait un Abraham Lincoln pour la conduire — la guerre donna à la société américaine une secousse salutaire et lui rendit la notion d’un avenir viril. L’éducation physique ne pouvait manquer d’en bénéficier[1]. À cette époque les

  1. Il est à remarquer que Iéna et Sedan ont causé sur l’Al-