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la gymnastique

tenu et le capitaine Rothstein dut abandonner la direction de l’Institut. Tout cela, il est vrai, se compliquait, en Europe, de susceptibilités nationales qui n’existent pas, ou du moins sont bien atténuées aux États-Unis. Les étiquettes anglaise, allemande ou suédoise accolées par nous au sport et à la gymnastique militaire ou hygiénique, perdent là-bas les trois quarts de leur signification. Mais cela n’a pas facilité l’entente. Il y a là des incompatibilités organiques, si l’on peut ainsi dire, et l’entente ne se fera pas sans sacrifices réciproques et sans une ferme volonté de la réaliser.

Une autre constatation, non dépourvue d’intérêt, c’est que le mode de propagation du sport diffère absolument de celui de la gymnastique. Les groupements sportifs sont, en général, spontanés ; ils sont l’œuvre de jeunes gens anxieux de rendre plus facile et plus agréable la pratique de leurs exercices favoris. Au contraire, une réunion de gymnastes est due, presque toujours, à une initiative supérieure, celle d’un professeur, d’un hygiéniste, d’un patriote, d’un homme en un mot, qui agit sous l’impulsion de certains motifs d’ordre général, au nom desquels, il fait appel à la bonne volonté de la jeunesse ; dans le premier cas, ce sont des camarades qui