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notes sur l’éducation publique

qu’on n’y parviendrait pas, tant les circonstances s’annoncent favorables à leur développement simultané. D’autre part, il paraît inutile de chercher à les faire fusionner, tant elles diffèrent d’esprit et de procédés.

Le sport est grandement aidé dans ses progrès par l’intense émulation qui résulte, à la fois, de la démocratie et de l’internationalisme. La chose est assez curieuse, car on reproche parfois au sport ses tendances aristocratiques et nationalistes. La vérité est que l’aristocratie sportive dépend des seules qualités de l’individu ; ce ne sont ni votre noblesse ni votre fortune qui vous rendront capable de gagner une course ou de triompher dans un concours. De là vient que la démocratie est propice au sport ; elle lui fournit une base très large et des ressources inépuisables pour le recrutement de ses adeptes. Et quant au nationalisme sportif, il est avivé, certes, par la multiplication des rencontres internationales. L’émulation qui naît d’un match de foot-ball entre Anglais et Français, d’une course à l’aviron entre Belges et Espagnols est évidemment d’un autre ordre et d’une autre nature que celle qui naît d’un simple match ou d’une simple course, entre équipes de même nationalité. Mais ce nationalisme ne