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l’éducation physique au xxe siècle

vite et bien ; mais ne cherchez pas à faciliter notre tâche en l’anticipant ; vous ne sauriez qu’en compromettre le succès ». — La justesse de ces vues s’imposera à mesure que l’éducation physique progressera, et je ne doute pas qu’on ne se trouve finalement d’accord, dans tous les pays où régnera le service égal, pour rejeter à la fin de la période scolaire, la préparation directe au métier militaire.

L’organisation du tir en doit être, de toutes façons, l’instrument principal. Un bon tireur ne se forme pas en quelques semaines ni en quelques mois, et les stands sont difficiles et coûteux à créer ; l’intervention de l’État est indispensable. Les marches demanderont à être surveillées comme pouvant engendrer un surmenage très lent, dont les effets sont, par conséquent, difficiles à surprendre. Quant aux exercices gymnastiques, il n’est pas probable que les hygiénistes, malgré la furieuse campagne menée contre ces engins, arrivent à prescrire les cordes lisses, les trapèzes, les barres fixes et les planches à rétablissement. La gymnastique scientifique — il faudra bien que ses partisans se résignent à le constater — n’est pas en mesure de pourvoir à la formation du soldat, pas plus qu’elle n’est en mesure de satisfaire aux