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notes sur l’éducation publique

France ; l’âpre rivalité, résultant du partage de l’enseignement secondaire entre l’Université d’État et les congrégations, y rend malaisée toute amélioration de ce genre ; la liberté qui s’établit dans un camp est aussitôt taxée de licence par l’autre camp, empressé à en dénoncer les abus, même imaginaires. Malgré cette situation défavorable, les associations sportives se sont multipliées dans les lycées français ; les premières furent fondées en 1888 et 1889 ; il y en a aujourd’hui plus de cent, comptant environ 4 000 adhérents. Ce qui fait le grand intérêt de ce mouvement, c’est que l’initiative en vint du dehors et que l’administration l’envisagea avec mauvaise humeur, sinon d’une manière franchement hostile. On peut donc considérer que le résultat obtenu est, presque entièrement, dû aux élèves eux-mêmes : pour les aider, les initiateurs ne pouvaient pas grand’chose et les maîtres ne voulurent, en général, rien tenter.

Je ne puis entrer ici dans le détail de l’expérience française ; je renvoie le lecteur aux documents spéciaux[1] ; mais, sans m’y attarder,

  1. Deux rapports ont été publiés sur l’organisation et le fonctionnement des Associations athlétiques dans les Lycées et Collèges français ; le premier, sous ma signature, a paru dans