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Page:Coubertin - Notes sur l education publique, 1901.djvu/25

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l’état et la famille

cation par le raisonnement, il est sage, en pareille matière, de ne pas se laisser emporter par les spéculations abstraites. Une réalité s’impose à tous les regards : le développement prodigieux de l’externat. Certains pays sont encore rebelles ; les uns, comme les pays anglo-saxons, à cause de la supériorité indiscutable de leurs internats ; d’autres, comme les pays de l’Europe centrale, parce que les rivalités de nationalités, de races, de religions, y compliquent singulièrement l’éducation et font que les parents ne choisissent pas toujours l’établissement qui est à leur portée ; d’autres encore, comme les pays latins parce que l’Église — très favorable à l’internat — y détint plus longtemps le privilège pédagogique. La France pourtant est déjà plus qu’à demi conquise : l’Italie est entamée, l’Angleterre aussi. Dans les régions nouvelles où les villes sont rares et la population moins dense, il faudra plus de temps ; on peut prévoir néanmoins l’époque relativement prochaine où le principe de l’externat aura vaincu partout.

Or, l’externat c’est la mainmise de la famille sur la moitié de l’éducation publique, c’est-à-dire un fait dont la portée sociale est immense. En effet, si le foyer agit sur l’enfant, l’enfant,