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l’enseignement moral

tre eux. L’histoire des religions ne serait nullement à sa place ici. Elle appartient à l’enseignement supérieur, où elle pourra jouer un rôle bienfaisant, pour peu que la matière en soit exposée sans intention de prosélytisme et avec le respect dû à la foi sincère. Certes, il est très fâcheux que les religions s’ignorent les unes les autres et que les hommes qui n’en pratiquent aucune, les ignorent toutes : cette lacune a de graves inconvénients ; le pouvoir civil aura beau devenir de plus en plus indépendant de tous les cultes, force lui sera toujours d’en tenir compte ; ceux qui l’exercent ne peuvent remplir leur mission, s’ils ne voient dans les différents cultes que des manifestations variées d’une même faiblesse superstitieuse. L’ignorance des choses religieuses, non seulement engendre et entretient l’intolérance, mais entrave aussi les progrès des sciences historiques et sociales : il est presque impossible de comprendre l’humanité, et partant de la diriger, si l’on ne sait rien de l’Au delà qui la soutient et la réconforte dans sa marche.

Quoi qu’il en soit, de telles leçons ne conviennent pas au collégien ; en beaucoup de cas, ses parents ne toléreraient pas qu’il les écoutât ; lui-même n’en saisirait guère le sens