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l’enseignement moral

ment viciés par l’hérédité, les mauvaises mœurs dans les collèges proviennent, neuf fois sur dix, non d’une cause morale, mais d’une cause cérébrale ou physique.

Des travaux remarquables et trop peu lus ont signalé l’importance de ce pénible problème. Toute agglomération de garçons porte en soi le danger d’un éveil précoce du sens sexuel, en vertu d’une loi générale souvent vérifiée sur les animaux, et le danger est quintuplé par l’effervescence des imaginations qu’enfièvrent les publications pornographiques, tellement répandues aujourd’hui qu’il est impossible d’en préserver entièrement la jeunesse. L’action du climat et de la race paraît très inférieure à ce que l’on pourrait croire, et les collèges du Nord n’ont point, à cet égard, sur ceux du Midi la supériorité que, volontiers, ils s’attribuent. Des remèdes essayés, la surveillance est l’un des plus vains ; si étroite soit-elle, elle se voit trompée. La piété, en laquelle les établissements ecclésiastiques mettent leur confiance, ne réussit pas mieux : les mauvaises mœurs fleurissent dans ces établissements comme dans les autres, et il advient même qu’un certain mysticisme semble parfois en favoriser le développement.