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Page:Coubertin - Notes sur l education publique, 1901.djvu/302

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notes sur l’éducation publique

science a été considéré comme germant naturellement dans l’esprit de n’importe quelle femme, par la seule vertu de son sexe. La maison, le ménage, l’enfant ? Mais, pour un peu, on eût affirmé que les farouches habitantes des cavernes préhistoriques en savaient là-dessus tout autant que les matrones les plus expérimentées ; évidemment, les ressources leur avaient fait défaut, mais elles suppléaient déjà à la rigueur des circonstances, par la fertilité merveilleuse de leur instinct maternel. Depuis, le christianisme aidant, cet instinct s’est élevé à sa plus haute expression : le mieux donc est de s’en remettre à lui et de le laisser agir. Cependant, comme il faut bien admettre que la cuisine et la couture, qui ont un certain rôle à jouer dans l’existence d’une mère de famille, demandent quand même à être enseignées, on a institué petit à petit des écoles où la future ménagère peut apprendre à manier l’aiguille et le pot-au-feu. En dehors de quelques établissements ou de quelques cours de caractère aristocratique, voilà, ma foi, sous quel angle on envisageait, en plus d’un pays, l’éducation des femmes, il n’y a pas quarante ans. J’imagine que beaucoup d’entre elles prirent ombrage de ces fondations. En causant avec