Page:Coubertin - Notes sur l education publique, 1901.djvu/319

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
305
l’art dans l’éducation

La conclusion, c’est qu’il est nécessaire d’établir dans l’enseignement secondaire ce laboratoire artistique, dont le professeur de Saint-Louis du Missouri avait trouvé l’ingénieuse formule. C’est une honnête pensée de veiller à ce que, dans les collèges, les constructions nouvelles présentent de fins contours et d’harmonieuses couleurs, à ce que les façades de belle apparence soient égayées par des ornements de terre cuite ou de majolique, à ce qu’il y ait dans la galerie d’entrée quelque fresque décorative et dans la cour d’honneur quelque marbre éloquent ; et, aux jours de fête, le concert qu’organise la Direction, avec le concours d’artistes distingués, est certes d’un bel effet et d’une heureuse inspiration. Mais le premier inconvénient de toutes ces choses, c’est qu’elles coûtent très cher, et le second — plus grave — c’est qu’elles sont insuffisantes. L’œil de l’homme et, à plus forte raison, celui de l’adolescent, erre sans s’y poser sur les objets familiers. Quel collégien songe à remarquer ce qui l’entoure quotidiennement ? À force de les voir, il ne sait plus s’il y a de la profondeur dans le paysage de ce tableau ou de la grâce dans le geste de cette statue ; et quant à la douche musicale qu’on lui verse à l’improviste,