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notes sur l’éducation publique

au Nord qu’au Midi et qu’en général, les institutrices s’y montrent plus habiles et plus aptes à acquérir de l’autorité sur les élèves que les instituteurs. Il est à remarquer que, tant que les femmes ne votent pas, le meilleur moyen de soustraire l’école à l’action électorale est de la leur confier ; pour n’être pas partout applicable et n’être pas exempt d’inconvénients, le remède n’en a pas moins sa valeur.

Quant au programme de l’enseignement primaire, il ne saurait varier beaucoup. Partout il tourne autour des mêmes matières et son évolution est extrêmement limitée ; la grammaire et l’arithmétique en sont les deux foyers. On ne peut y ajouter que des notions immédiates et sommaires. Il s’agit de retenir l’attention, d’entraîner la mémoire, d’éveiller le raisonnement et le jugement. Tant que ce résultat n’est pas atteint, tout effort au delà demeure infructueux. L’écolier n’est pas apte à saisir les liens qui unissent les êtres, les idées et les choses. Le convier à réfléchir sur les éléments de la fabrication d’un meuble ou de la construction d’une maison, n’est guère moins utopique que de lui demander de résumer le Discours sur la Méthode de Descartes.