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la crise de l’enseignement secondaire

discrétion à toucher ce sujet, ne cherchent pas, cependant, à dissimuler leurs sentiments ; ils constatent à la fois la difficulté croissante de leur tâche et la médiocrité relative des résultats obtenus. « La valeur intellectuelle de nos élèves, disent-ils, ne s’accroît pas en raison des connaissances acquises. » Et quelques-uns, plus pessimistes, déclarent franchement qu’à leur avis, « le niveau baisse ». Dans les pays neufs, où les termes de comparaison avec le passé font défaut, où l’habitude de l’effort est d’ailleurs plus générale et le rend pour ainsi dire plus aisé, on est moins prompt à constater le mal ; la confiance s’affaiblit pourtant et l’inquiétude se propage.

En présence des ravages causés par cette espèce de « phylloxera » pédagogique, une question se pose : l’enseignement secondaire est-il indispensable ? Sa suppression serait, en effet, un remède radical fait pour charmer, par là même, les esprits audacieux.

La division de renseignement en trois ordres : primaire — secondaire — supérieur, n’a pas été sans soulever déjà bien des critiques.