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notes sur l’éducation publique

mée. C’était beaucoup de temps gagné dans un pays où le temps a toute sa valeur. Mais l’absence d’études intermédiaires s’est fait sentir. La tâche des universités en a été compliquée et leur niveau intellectuel abaissé. Aujourd’hui, on crée en Amérique des établissements secondaires qui combleront une lacune dûment reconnue.

Il semble donc que dans l’état présent de la civilisation, les connaissances dont l’enseignement de la jeunesse comporte l’acquisition, se classent d’elles-mêmes en trois groupes. Le premier comprend ce qui est désormais indispensable à l’homme pour réussir, fût-ce dans un métier purement manuel. Le second groupe permet l’accès des « professions libérales ». Quant au troisième groupe, il conduit aux spéculations désintéressées ou aux spécialisations scientifiques.

Envisagée sous cet angle, la triple division de l’enseignement perd son apparence artificielle. En elle-même, il est certain qu’elle n’a point de sens ; mais, appliquée aux besoins sociaux, elle en prend un. Si la science est une et ne comporte ni arrêts ni démarcations, elle est contrainte, en tant qu’instrument de formation, d’éducation, de servir la société.