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Page:Coubertin - Notes sur l education publique, 1901.djvu/53

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la crise de l’enseignement secondaire

cause, car le mal existe là même où l’examen est réduit à sa plus simple — disons à sa plus raisonnable expression.

C’est pour obvier à une situation dont les esprits perspicaces s’inquiétaient par avance que fut appliquée la « bifurcation » chère à M. Duruy. L’idée fondamentale était de séparer l’enseignement secondaire en deux cercles, l’un conservant pour centre la culture classique, l’autre tournant autour de ce qu’on appela, d’un nom ingénieux mais peu précis, la culture moderne. Voici longtemps déjà que l’expérience se poursuit sans donner de résultats certains et probants. L’Angleterre témoigne assez peu d’enthousiasme pour le « modern side » institué dans ses collèges et qui demeure pourtant tout imprégné d’influences classiques. En Allemagne, les succès très relatifs du modernisme semblent dus pour une large part à ce que le peuple allemand vient de traverser une ère de prospérité matérielle dont il était insuffisamment préparé à bénéficier, ce qui l’a fait pencher, plus que ne le comportaient ses tendances naturelles, vers l’éducation utilitaire. En Hollande, malgré des circonstances exceptionnelles qui le rendent très supérieur à ce qu’il est ailleurs, l’enseignement moderne a causé des