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la crise de l’enseignement secondaire

à des degrés divers, elles luttent contre un même adversaire, l’ignorance. Le collège subit bien autrement le contre-coup des circonstances extérieures. La société est plus tentée d’agir sur lui parce qu’elle en dépend davantage. Elle rend le collège responsable des maux qui la frappent, des lacunes qu’elle constate en elle-même et c’est en le réformant qu’elle cherche à remédier à ces maux et à ces lacunes. De là vient l’instabilité relative de l’éducation secondaire, transformée de période en période tantôt dans un sens et tantôt dans un autre, selon les nécessités de l’heure présente.

Ces nécessités, aujourd’hui, quelles sont-elles ? Interrogez les parents et vous noterez chez eux une triple préoccupation. Ils souhaiteraient pour leurs fils plus de science encore, mais en même temps ils leur voudraient voir des corps plus robustes et des caractères plus fermes. Or ils ne savent comment réaliser un idéal dont les différents termes ne s’accordent pas, semblent même contradictoires. Ils avaient le sentiment que l’affaiblissement du corps et du caractère était en quelque sorte la rançon de l’avancement des sciences et ils estimaient que ces inconvénients mis en regard de la révolution scientifique ne pouvaient balancer les