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notes sur l’éducation publique

L’expropriation de la physique et de la chimie doit évidemment soulever des objections : elle n’en est pas moins nécessaire. Ces deux sciences ont été codifiées comme les autres, de sorte qu’on y a réuni, non ce qui était essentiel au point de vue de la culture générale, mais ce qui était essentiel pour en donner un aperçu homogène et complet. L’abus des expériences y a atteint de plus des proportions imprévues. L’élève apprend comment se fabriquent les instruments qui servent aux expériences et on lui enseigne à reproduire celles au moyen desquelles les savants ont découvert une loi ou isolé un corps. Il sait de quelle façon ont été faites les premières vérifications de la loi de Mariotte, quelles sont la méthode de Gay-Lussac et celle de Dumas pour mesurer la densité des vapeurs, comment Sainte Claire Deville a isolé l’anhydride azotique et Moissan, le fluor, comment Scheele obtenait la glycérine et Otto de Guericke, des répulsions électriques. Il n’est pas absolument certain que ces connaissances soient indispensables, même dans l’enseignement technique si l’on ne vise qu’un but rigoureusement pratique ; mais ce qui est certain, c’est que dans l’enseignement général, elles ne sont point à leur place.