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Page:Coubertin - Un collège modèle, 1912.djvu/8

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En Angleterre les petits ont presque plus de liberté que les grands. J’ai vu beaucoup d’avantages à développer ce principe jusqu’à une modification radicale entre les règlements à appliquer aux uns et aux autres. Ma « cinquième année » est, à cet égard, une innovation complète. La liberté exercée pendant les années précédentes y est mise à l’épreuve de la discipline. Je crois que, de nos jours, on doit préparer la bonne discipline par une sage liberté. Jusqu’ici on se tenait à la méthode inverse.

Je signale encore la variété introduite dans l’emploi du temps où les jours se suivent sans se ressembler. La monotonie n’a aucun avantage et ne prépare pas à la vie présente très mobile et changeante.

C’est mon perpétuel étonnement que le bain-douche ne soit pas la base de la propreté dans toutes les écoles du monde. Puisse ce projet contribuer à sa propagation.

On trouvera le système des punitions singulier ; il est social et agirait sans doute plus efficacement que bien des contraintes d’ordre purement matériel ou moral.

Les budgets et devis innovent de tous points. La manie d’édifier des collèges en pierres de taille s’est tellement enracinée que l’opinion n’imagine plus qu’on les puisse construire autrement ; on ne s’avise pas que l’électricité et le chauffage central ont modifié du tout au tout l’habitabilité des constructions et permettent aujourd’hui de bâtir légèrement et à bon marché sans aucun inconvénient.

Nul ne saurait s’étonner que j’aie prévu l’organisation de la culture physique en partie d’après ma Gymnastique utilitaire et pris pour programmes d’enseignement ceux de mon Analyse universelle.

Enfin la bibliothèque est appelée à jouer dans la formation de l’élève un rôle nouveau et étendu.

Autant de points de controverse sans doute avec les partisans des anciennes méthodes.