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LA RÉSISTANCE DE LA GRÈCE



À part du télégramme par lequel S. M. le roi des Hellènes avait bien voulu, au cours du Congrès de 1894, nous remercier de nos hommages et former des vœux pour le succès des Jeux Olympiques restaurés, la première adhésion officieuse sinon officielle à nos projets nous fut apportée par un billet du lieutenant-colonel Sapountzakis, aide de camp du prince royal, adressé le 3 juillet 1894 à M. Bikelas. « Le duc de Sparte, y était-il dit, a appris avec beaucoup de plaisir que les Jeux Olympiques seront inaugurés à Athènes. Je puis être certain que le roi et le prince héritier accorderont leur patronage à la célébration de ces Jeux ». L’été passa. À la fin de septembre M. Bikelas retourna en Grèce où il était convenu que je le rejoindrais bientôt. Il y avait à Athènes une commission permanente sur laquelle nous comptions pour servir d’embryon à l’organisation future. Elle était chargée d’administrer la fondation Zappas. Les frères Zappas avaient en effet légué jadis à la ville d’Athènes des sommes considérables destinées à l’érection d’un monument, appelé de leur nom le Zappeion, où se tiendraient des expositions et des réunions de tout genre. Ils avaient en outre stipulé que des concours d’exercices physiques auraient lieu périodiquement aux frais de leur fondation. Cette dernière clause était restée en souffrance comme plusieurs autres d’ailleurs, le gouvernement roumain ayant saisi une partie de l’héritage des frères Zappas qui résidaient en Roumanie et refusé de laisser s’exécuter leur testament. Quoiqu’il en soit, la commission du Zappeion existait et, puisqu’elle n’avait pas de besogne, nous comptions lui en donner. Elle se composait de MM. E. Dragoumis, député, ancien ministre, Stefanou, Phocion Negris, Pandia Ralli et Valetta, directeur d’un des grands journaux d’Athènes.

Le 4 octobre, M. Bikelas m’écrivait d’Athènes, arrivé de la veille : « Depuis Brindisi jusqu’ici, tous mes compatriotes que j’ai rencontrés me parlent des Jeux Olympiques avec joie ». Il croyait