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Page:Coubertin - Une campagne de vingt-et-un ans, 1909.djvu/137

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mieux, faute d’un annuaire international qui au reste n’existe pas encore à l’heure actuelle, — les listes du Congrès de Paris. Quant au texte, voici celui que je proposai et qui fut adopté : « Le Congrès International Athlétique réuni au Palais de la Sorbonne, à Paris, le 16 juin 1894, sous la présidence de M. le baron de Courcel, sénateur de la République Française, a décidé le rétablissement des Jeux Olympiques et leur première célébration en 1896 à Athènes. À la suite de cette décision acceptée par la Grèce avec empressement, le Comité hellène institué à Athènes sous la présidence de son Altesse Royale Mgr. le Prince royal de Grèce, a l’honneur de vous inviter à participer aux Jeux Olympiques de 1896 qui seront célébrés à Athènes du 5 au 15 avril 1896 et dont vous trouverez ci-joint le programme et les conditions. Nous vous prions de vouloir bien répondre à cette invitation faite après entente préalable avec le Comité International des Jeux Olympiques siégeant à Paris ». Les invitations étaient signées par le secrétaire général du Comité hellène, M. Philemon ; elles accompagnaient le texte du programme des Jeux, le même que j’avais rédigé et fait agréer à la séance du Zappeion, moins le concours d’équitation qui avait été supprimé, je n’ai jamais bien su pourquoi.

Ayant la notion constante du grand effort qu’ils faisaient, les Hellènes s’imaginaient que le monde entier en devait avoir conscience ; c’était un sentiment assez naturel en somme — et ils s’étonnaient que je ne pusse dès maintenant les fixer sur le nombre approximatif des concurrents et des visiteurs. Dès le 28 février 1895, M. Baltazzi, président de la commission vélocipédique, voulait être assuré de « l’arrivée d’une trentaine au moins de coureurs » ; et le 17 mars, M. Damala, secrétaire du comité des Sports nautiques, me priait de lui écrire « quelles sont les nations et clubs qui ont déjà fait connaitre leur participation ». Cela se passait quatorze mois avant l’ouverture des Jeux ! Tout ce que je pouvais faire c’était de harceler les membres du Comité International pour qu’ils constituassent chez eux les groupements nécessaires et de leur donner moi-même l’exemple en France. Dès l’automne de 1894, j’avais créé un Comité Olympique français. Le Président de la République, Félix Faure, en accepta la présidence d’honneur. MM. de Courcel, Spuller, Gréard, Michel Bréal, Mézières, Paul Bourget, Paul Lebaudy, d’Estournelles en faisaient partie, ainsi que les vice-présidents de l’Union Vélocipédique, les représentants des sociétés d’escrime, de sports athlétiques, de