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rend de Courcy Laffan, alors headmaster du collège de Cheltenham et délégué au Congrès par l’Association des headmasters d’Angleterre. Ce jour-là, la grande salle des fêtes de l’Hôtel de Ville du Havre retentit, comme bien on pense, d’applaudissements enthousiastes. La surprise fut grande d’entendre le délégué britannique improviser, après l’admirable discours du Père Didon, une allocution en langue française dans le style le plus parfait.

Pourquoi Le Havre ? Ce choix parut surprendre. On avait parlé de Berlin, de Stockholm et aussi de Paris. Personne bien entendu, n’avait suggéré la cité normande mais nul non plus ne formula d’objection fondamentale quand j’eus exprimé mon désir très net à cet égard. Il s’agissait en somme d’organiser une manifestation en porte à faux ; cette manifestation était utile mais non indiquée ; rien ne la justifiait de façon précise ; elle n’avait point de raison d’être absolue. Dès lors le succès en demeurait plus ou moins problématique et la mise en train présentait de sérieuses difficultés. Père Didon
le père didon
Je tenais absolument à avoir mon Congrès sous la main, dans une ville où je fusse assuré de lui voir faire bonne figure, quelque pût être le nombre des adhérents étrangers. On était alors sous la présidence de Félix Faure et le Havre était devenu « la ville présidentielle », le chef de l’État y ayant sa résidence particulière et y passant la plus grande partie de ses étés. Cela me permit d’obtenir tout de suite de M. Félix Faure qu’il acceptât la présidence d’honneur du Congrès. Dès le mois de juillet 1896, une délibération du Conseil municipal avait mis l’Hôtel de Ville à la disposition du Comité international pour y installer son bureau et y tenir les séances du Congrès. Les organisateurs furent MM. W. Langstaff, le Dr Robert Sorel, Maurice Taconet, Ch. Jacquemin,