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possible à la dernière heure si les circonstances l’exigeaient. D’autre part, la classification générale de l’Exposition qui s’était fait assez longtemps attendre avait causé une vive déception aux futurs exposants sportifs. Plusieurs m’adressèrent leurs doléances et m’exprimèrent leur vif désir d’obtenir que les objets et engins de sport fussent réunis en une seule classe. Bien que persuadé que leur vœu était désormais irréalisable, j’adressai au ministre du commerce, M. Henry Boucher, une lettre dont beaucoup de journaux reproduisirent les termes en les approuvant. En voici le passage principal. « Le public éprouvera assurément quelque surprise en constatant que, dans la classification générale, les exercices physiques se trouvent éparpillés de la plus étrange façon. Les mots : gymnastique, escrime, jeux scolaires terminent humblement la longue énumération des objets compris dans la classe 2 sous le titre « enseignement secondaire ». Les vélocipèdes sont annexés aux voitures. La classe 33 « matériel de la navigation de commerce » renfermera ce qui a trait à la natation et à l’aviron. J’imagine que le patinage est dans la coutellerie. En tous cas, les « sociétés de sports » sont mentionnés dans la classe 107 dont vous m’avez fait l’honneur de me nommer membre et qui doit s’occuper des « institutions pour le développement intellectuel et moral des ouvriers ». De sorte que si les visiteurs de l’Exposition veulent admirer les plans du beau gymnase de l’Athletic Club de Chicago par exemple, qui est un club d’adultes, ils devront les aller chercher dans le matériel des lycées et collèges et que si la société de sport de l’Île de Puteaux ou le Polo Club de Paris veulent exposer, ils prendront rang parmi les institutions ouvrières ». Après avoir exprimé le regret que rien n’ait été tenté au point de vue rétrospectif pour mettre en évidence la série des progrès accomplis par les sports, je terminais en demandant au ministre ce qui en était de la fameuse Commission et des concours de Vincennes. La réponse de M. Boucher n’apporta, comme je le pensais bien, ni satisfaction relativement à la classification ni assurance formelle en ce qui concernait les concours. Le ministre annonçait bien « une série de concours qui se tiendraient près du lac Daumesnil au Bois de Vincennes » mais envisageait comme « prématurée » la constitution de « comités spéciaux » chargés de les organiser.

Après une ultime démarche dont M. Ribot voulut bien se charger auprès de M. Picard, en vue de savoir si ce dernier serait disposé le cas échéant à assurer la célébration des Jeux Olympiques dans l’enceinte de l’Exposition, démarche qui aboutit de la part