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dénudées et un velum antique jeté au-dessus des combattants. Ici et là, par contre, des chœurs sans accompagnement, de la belle musique en plein air, aux allures religieuses, du Glück et du Palestrina… À Tor di Quinto, le programme, bien entendu, se modernisait ; là les drapeaux pouvaient flotter et les fanfares de chasse résonner mais encore de façon discrète à cause du voisinage des souvenirs magnifiques.

Je suggérai diverses mesures initiales à prendre le plus tôt possible. La première était la constitution d’une petite société anonyme au capital de 500.000 fr., divisé en 5.000 actions de 100 fr. : capital appelable par cinquième, c’est-à-dire un cinquième en 1906 et deux cinquièmes en 1908, déduction faite du montant des recettes provenant des diverses entrées et évaluées à une cinquantaine de mille francs. Restaient deux cinquièmes appelables en cas d’imprévu mais dont il était très probable que l’on n’aurait pas besoin. Ce plan sera, je crois, favorable aux organisations olympiques de l’avenir car il incite à souscrire. Vous souscrivez volontiers mille francs pour une œuvre qui vous intéresse lorsque vous savez que, sur cette somme, vous ne serez appelé à verser que six cents francs en deux années de temps, que vous avez toute chance de ne jamais avoir à verser le surplus et que même une petite somme pourrait bien sur ces six cents francs vous être restituée au début de la troisième année. La seconde mesure à prendre était la rédaction du programme des cinq concours d’œuvres d’art (peinture, sculpture, musique, architecture et littérature) inspirées par l’idée sportive et la constitution du jury international chargé de les examiner. Il importait que les artistes fussent prévenus longtemps à l’avance des conditions des concours et que la composition du jury leur donnât confiance au seuil d’une semblable innovation. Je demandais également que 8.000 exemplaires du programme sportif fussent répandus dès 1906 parmi les fédérations et sociétés de l’univers et que, dès Pâques 1907 (les Jeux devaient avoir lieu à Pâques 1908 et durer 12 à 15 jours), des invitations officielles fussent remises aux intéressés par l’entremise des ambassades, légations et consulats d’Italie. Enfin j’engageais la commission municipale à mettre au concours : la coupe, la statuette et le diplôme qui devraient être décernés aux lauréats et concurrents des Jeux. Un exemplaire du diplôme devait revenir à chaque concurrent portant la mention des concours auxquels il aurait pris part. La coupe était le prix des championnats collectifs, la statuette celui des championnats individuels. Une somme de 8.000 fr. était prévue pour l’auteur de