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à travers l’histoire sud-américaine

du Brésil valait mieux que celle du Portugal et qu’entre les deux il faudrait bien choisir, prit la tête du parti de l’indépendance. L’Assemblée constituante qu’il avait convoquée le proclama empereur du Brésil le 12 octobre 1822.


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Au moment où, par la capitulation du port péruvien du Callao, le dernier soldat espagnol vient de quitter le sol américain, donnons un coup d’œil à l’ensemble de ce vaste continent qui va désormais vivre de sa vie propre et ne devra plus, selon la théorie énoncée par le président des États-Unis Monroë (1823), servir de terrain de colonisation à aucune puissance européenne. Il est séparé de l’Amérique anglaise par un Mexique désormais indépendant. Un aventurier, Iturbide, après avoir écrasé au profit du roi d’Espagne la cause de la liberté, s’est lui-même proclamé empereur, mais ses sujets qui ne veulent pas de lui l’ont bientôt renversé. Le 1er  janvier 1825 a été inaugurée une république fédérative établie sur le modèle de celle des États-Unis. Vient ensuite l’ancienne capitainerie générale de Guatemala qui a suivi d’abord les destins du Mexique, puis est devenue la république des Provinces-Unies de l’Amérique centrale. Ces « provinces » sont le Guatemala, Costa Rica, le Nicaragua, le Honduras et San Salvador. Leur constitution est encore plus démocratique que celle des États-Unis.

Aux environs de l’isthme panamique commencent les domaines de Bolivar. Depuis 1819, le Venezuela et la Nouvelle-Grenade forment la république de Colombie ; il en est le chef. En outre, le 20 février 1824, le Pérou l’a nommé dictateur et, depuis le 31 octobre 1825, il est aussi le maître des régions du Haut-Pérou érigées en république de Bolivie par le général Sucre qui les a émancipées. Le