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L'enseignement des adolescents est, depuis vingt ans, dans la plupart des pays civilisés, l'objet d'abondants critiques : on se plaint que le niveau des études secondaires baisses. Des palliatifs ont été indiqués mais non des remèdes au mal dénoncé. Nous nous sommes proposé d'aider à combler cette lacune en rédigeant des programmes inspirés - en dehors de toute préoccupation traditionnelle ou professionnelle - par la seule conscience des besoins de la jeunesse contemporaine.
Le temps présent est un temps de démocratie cosmopolite ; tous peuvent atteindre à tout et, pour servir utilement sa partie, il importe surtout de bien connaître les nations et les races rivales. A une semblable époque, l'enseignement secondaire apparait comme devant constituer - entre l'école primaire où s'apprennent les bases techniques de la culture et l'école supérieure ou universitaire où s'enseigne le spécialisme pratique ou scientifique - une ère d'idées générales embrassant l'ensemble du mon matériel et de l'évolution humaine; afin que, par là, tout homme cultivé ait, au seuil de la vie active, un aperçu du patrimoine dont il est la à fois bénéficiaire et responsable. Telle est l'idée directrice dont s'inspirent nos programmes. Nous n'avons donc pas hésité à rétablir l'universalisme contredit par des habitudes de myopie nationale qui avaient jadis leur raison d'être et qui l'ont perdue. Toutes les proportions historiques et géographiques s'en trouvent faussées tandis que les liens et les concordances s'effacent sous des divisions artificielles ou conventionnelles. Nous n'avons pas hésité davantage à bannir le cellularisme qui avait envahi l'enseignement secondaire à la faveur des procédés synthétiques en usage jusqu'ici. En effet, enseigner comme en des compartiments étanches la Physique, la Chimie, la Litérrature,l'Histoire, la Botanique... revient à préparer une raste synthèse qui doit s'opérer dans le cerveau de l'adolescent et aboutir pour lui à une conception homogène du monde et de la vie.
