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cette mobilisation d’août 1914 qui restera un des plus beaux spectacles que la Démocratie ait donnés au monde.

Le rôle que le sport joua dans ce relèvement a été aperçu de l’autre côté de l’Océan et mieux apprécié sans doute qu’en Europe même. Mais la France n’est qu’un exemple de plus de la vertu des formules grecques perfectionnées par la civilisation anglo-saxonne. Il en est d’autres. Presque toutes les nations depuis quinze ans ont apporté une croissante attention à cette branche si longtemps oubliée de la pédagogie virile. Aucune n’a eu à le regretter. Quels qu’aient été les procédés employés — ingérence de l’État ou initiative privée — la culture des énergies individuelles par le moyen du sport s’est partout épanouie en force nationale. La Suède et l’Allemagne le reconnaissent comme la Belgique et la Suisse… Eh bien ! n’aurions nous rien de plus ou de différent à demander maintenant au sport ? Ne peut-il rien pour satisfaire le besoin qui, demain, primera tous les autres, car l’œuvre de reconstruction en dépend ? Le sport ne nous aidera-t-il pas à faire régner la paix sociale ?


ii


On est assez volontiers d’accord pour admettre que le meilleur fondement de la paix sociale au sein d’une société démocratique serait l’établissement d’un heureux équilibre entre l’inégalité dont la nature elle-même introduit le principe parmi les hommes et l’égalité que la législation se donne pour objet de faire autant que possible régner sur eux.