vre ensuite ; la querelle des fédéralistes et des unitaires y allume des guerres civiles nombreuses en même temps que des convoitises territoriales y jettent les peuples les uns contre les autres ; l’Argentine et le Brésil se disputent l’Uruguay et finissent par renoncer à l’asservir. Ces trois États associés abattent et ruinent le Paraguay. La Colombie et l’Équateur se disputent des provinces côtières. Le Chili, qui était venu au secours du Pérou attaqué par l’Espagne, lutte contre lui et contre la Bolivie pour les gisements de salpêtre jusque-là mitoyens, et la Bolivie vaincue cesse d’avoir accès à l’océan. Puis cette effervescence s’apaise ; l’arbitrage répand ses pratiques bienfaisantes. Par la révolution brésilienne de 1889 qui met fin au long et respectable règne de Dom Pedro II, la victoire est définitivement acquise au régime fédéraliste et le cinquième acte commence, celui de l’organisation, du progrès, de la richesse et de la liberté. Au cours de ces études j’ai tâché de vous expliquer les étranges contradictions qui handicapèrent les empires aztèque et chibcha et celui des Incas. J’ai quelque peu atténué la part de responsabilité qui revient à la couronne d’Espagne dans les traitements infligés aux indigènes, je vous ai rappelé ces belles traversées des Andes qui illustrèrent les campagnes libératrices de 1817 et de 1819, enfin j’ai réclamé pour ces annales sud-américaines défigurées par de vulgaires et faciles ironies l’honneur d’un enseignement scolaire impartial et complet.
Nous voici, messieurs, au bout de notre voyage à travers les résultats d’une tentative encyclopédique qui passait pour imprudente. Elle a trouvé parmi les professeurs de vos universités ses meilleurs artisans ; ils étaient trop modestes en vérité d’hésiter sur le seuil et vos