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une olympie moderne

des diverses régions du pays. Prenez par exemple, un État aussi vaste que l’est le Vénézuéla. IL se passera du temps certes avant que le développement sportif y autorise rien de semblable. Ce n’est pas un motif pourtant pour que nul athlète vénézuélien ne se trouve à même de participer aux Jeux. Dans de tels pays, la méthode du choix direct opéré par une commission constituée ad hoc s’imposera donc encore longtemps.

Quels que soient les procédés définitivement adoptés en vue de la qualification technique, il restera toujours indispensable que le nombre des concurrents se trouve limité par le règlement général olympique à tant d’athlètes par pays et par branche de sport. Et le nombre maximum ainsi fixé sera sans doute rarement atteint car si les pays qui ont des ressources considérables en hommes et en argent se trouvent à même de profiter de tous les avantages qui leur sont offerts, les pays les moins fortunés n’enverront en général que les quelques concurrents ayant vraiment des chances. Et d’autre part, il ne paraîtrait guère possible de traiter chaque nationalité sur un pied différent, la géographie athlétique ne correspondant point à la politique. À l’heure actuelle la Suède n’est pas embarrassée pour dresser une liste de concurrents tandis que la Russie l’est.

Tout compte fait, on peut estimer de 800 à 1200 le nombre moyen des athlètes devant prendre part aux quatre catégories de sports qui constituent le programme olympique : sports athlétiques et gymniques, sports de combat, sports nautiques, sports équestres — et on peut les répartir à peu près comme suit : sports athlétiques et gymniques : de 500 à 650 concurrents — sports de combat : de 180 à 250 — sports nautiques : de 60 à 100 — sports équestres : de 60 à 100 — Total : de 800 à 1200. Restent les jeux qui, ayant lieu par équipes, supposent tout de suite un accroissement numérique assez considérable : mettons de 200 à 500. Voilà les données qui semblent raisonnables pour une Olympiade modèle et d’après lesquels les participants au concours d’architecture devront, semble-t-il, arrêter les proportions de la cité dont ils vont dresser le plan. Quant aux artistes et littérateurs présentant leurs œuvres aux Jeux Olympiques, il semble peu probable que leur nombre nécessite jamais d’éliminatoires ; mais si cela était, de pareilles éliminatoires seraient faciles à organiser ; il suffirait d’un jury national fonctionnant dans chaque pays et ne laissant passer que les œuvres les meilleures.