Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/120

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Chaque feu ou ménage doit la corvée de faucille aux moissons de blé et d’avoine, celle de fourche et de rateau pour les foins. Si elles ne sont pas fournies, elles seront payées chacune six deniers estevenants. Sont exemptés de la corvée : 1° ceux qui la doivent au prieuré ; 2° ceux qui équipent des chevaux pour la milice, ou qui les montent ; 3° ceux qui devront fournir charrois et charrues ; 4° les arbalétriers.

Chaque feu doit également un vendangeur, pour la récolte des vignes de Jonvelle.

Toute charrue fera trois corvées annuelles pour le bouverot du seigneur, la première au tramois, la seconde au sombre et la troisième au vain[1].

Tout habitant ayant un chariot doit trois charrois au bouverot seigneurial, un pour les foins, l’autre pour le blé et le troisième pour l’avoine. A Noël chaque harnais de cheval devra amener, pour le loingnier (bûcher) du seigneur, une voiture de ses forêts de Jonvelle.

Les habitants ne seront jamais contraints à d’autres corvées, et le seigneur ou ses gens ne prendront jamais leurs harnais pour d’autres besoins. Il ne leur sera jamais pris gelines, poulailles, blé, vin, chair grasse ou maigre, morte ou vive, ni autres denrées ; tout sera acheté de leur gré et convenablement payé[2].

Ils nommeront tous les ans, à la Saint-Jean, quatre ou six prudhommes ou échevins, qui, après leur élection,

  1. Bouverot ou bouveret, domaine exploité par le seigneur. Tramois, semailles au printemps ; sombre, premier labour, en juin ; pour les semailles d’automne ou le vain.
  2. Cet article ne rappelle que trop la dure condition des pauvres vilains, non-seulement taillables et corvéables à merci, mais encore exposés à se voir impunément dévaliser par des maîtres iniques.