Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/213

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le traité passé par son échevin : ce qu’ils firent, en prêtant serment sur les saints Évangiles, et en donnant hypothèque, non-seulement sur leurs biens meubles et immeubles, mais encore sur ceux de leurs héritiers et descendants[1]. Les travaux du pont furent donc commencés, puis menés à bonne fin, avec l’aide des habitants de Corre[2]. Mais l’exécution, faite sans doute avec une parcimonie forcée, fut aussi lourde que celle de l’ancien pont était riche et gracieuse. La maçonnerie coûta trois mille livres. Les boutiques furent faites en bois. Les margelles, hautes de cinq pieds, étaient crénelées en haut et percées en bas de regards cintrés, « pour entre les iceulx veoir soubs ledit pont. » C’était donc un ouvrage de défense, destiné à commander la rivière et ses abords. Ce pont a été encore refait depuis ; mais il porte toujours la petite chapelle et son image vénérée.

La même année, Jonvelle perdit son prieuré, dont les biens, après la mort du titulaire dom Claude d’Andelot, de la famille des anciens seigneurs du lieu, formèrent la dotation du collège des jésuites de Dole, avec ceux des prieurés de Voisey, de Saint-Vivant et de Jouhe. La réunion, sollicitée par le magistrat de Dole, fut autorisée par Philippe II (14 mars 1586), «  dans le but de favoriser de plus en plus les hautes études, la piété et les

  1. Chambre des comptes, J, 10.
  2. Le 9 décembre 1608, le roi accorde, sur les revenus de Jonvelle, 150 francs à la communauté de Corre, en reconnaissance et dédommagement de ce qu’elle a fait pour le pont de cette ville. (chambre des comptes, J, 10, n° 5, fol. 157.)