Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/224

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les opérations par le recouvrement de Marnay, ensuite de Gy (11 avril) ; les capitaines seuls de ces places eurent la vie sauve, moyennant deux mille écus de rançon : tous leurs soldats furent pendus aux fenêtres ou aux créneaux. Vesoul fut repris le 2 mai suivant ; mais Tremblecourt, retiré au château de la Motte, avec quatre cents hommes, se défendit jusqu’au 23 et ne se rendit que faute d’eau. Sorti avec armes et butin, il fut conduit à Jussey ainsi que ses gens, et de là il regagna la Lorraine par Jonvelle, que les siens tenaient encore. Quant au connétable, il prit le chemin du Duché avec le duc de Mayenne ; mais ce fut pour se faire battre à Fontaine-Française par Henri IV (5 juin). Dès lors, loin de pouvoir poursuivre l’offensive, retiré sous les murs de Gray, il ne sut pas même empêcher Biron de passer la Saône, avec huit mille hommes de pied et treize cents chevaux, qui parcoururent les bailliages d’Aval et de Baume, avec autant de dégâts que les Lorrains en avaient causés dans le reste du Comté[1]. Et pourtant ils n’étaient que l’avant-garde de l’armée royale, qui devait bientôt les suivre. Dans cette terrible expectative, le comte de Vergy ne songea qu’à ses intérêts personnels : il eut soin de mettre ses terres et châteaux de Champlitte, Autrey, Fouvent, Morey, la Rochelle, Amance et autres, à l’abri de toute hostilité, par un traité de neutralité qu’il sut obtenir du roi de France (12 juillet), comme déjà Henri III l’avait octroyé à son père[2]. Vu les circonstances du temps et des personnes, ce traité était une véritable

  1. D. Grappin, ibid., 185 à 159.
  2. Archives de la ville de Langres.