Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/229

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

en Franche-Comté, et d’abord à tomber sur Gray, qui, toujours par la faute du gouverneur de la province, était sans vivres ni munitions de guerre. Pour cette nouvelle invasion, Biron n’attendait que l’expiration du temps accordé au roi d’Espagne pour la ratification du traité de Lyon. Sur la première nouvelle qu’il eut des exploits du comte de Champlitte, il lui dépêcha le grand prieur de Champagne, Charneson, gouverneur de la Romagne, chargé de ses réclamations. L’envoyé arrivait à Jonvelle huit jours après l’expulsion des Lorrains. Il s’aboucha immédiatement avec le comte, et ils dressèrent ensemble (13 octobre) le procès-verbal de leur conférence, en forme de dialogue, dont voici le résumé :

Le grand prieur. Jonvelle a été repris par une violation flagrante de l’accord du 23 septembre, stipulant que cette place, ainsi que Jussey et Faucogney, ne serait rendue que quatre semaines après cette date. Je demande en conséquence qu’elle soit remise entre les mains de Tremblecourt, pour quatre semaines.

Le comte de Champlitte. Je n’ai point agi sciemment contre le traité de Lyon, puisque je ne l’ai connu que le 6 octobre, deux jours après la capitulation finale de Jonvelle. Du reste, je ne puis rendre cette place sans l’autorisation de mon souverain, de qui je ne puis avoir de réponse avant l’expiration des quatre semaines fixées par le traité. D’ailleurs, je n’aurais de lui qu’une réponse négative.

Le prieur. Au moins, conformément à l’article 2 du traité, rendez au maréchal le canon, les munitions et les trains d"artillerie que vous avez trouvés à Jonvelle et qui sont au roi de France.