Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/244

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presque une enclave dans la France, lui avait appartenu longtemps et à diverses reprises, et n’avait jamais cessé d’être convoitée par elle. C’était, dans la pensée du cardinal-ministre, une conquête des plus importantes à faire sur l’Espagne, et comme un joyau des plus précieux à rattacher à la couronne de son roi. Aussi la Franche-Comté fut-elle menacée, dès le commencement des hostilités, d’abord du côté de Lure (1632), par le rhingrave Othon-Louis, déjà maître de l’Alsace en une campagne. L’archevêque dépêcha de ce côté le maréchal de camp Watteville[1] et le conseiller Girardot de Beauchemin. En quelques jours ils établirent sur la frontière quatre compagnies de cavalerie et quatre mille hommes de pied, dont la moitié venait de Jonvelle, de Jussey et des environs de Vesoul. Ces forces étaient sous le commandement des sieurs de Champagne, Latrecy, Montrichard, Courvoisier et Fauquier d’Aboncourt. Tenu en respect par cette rapide démonstration, le rhingrave rétrograda vers Strasbourg, après une vaine tentative contre Lure[2].

Malheureusement les milices bourguignonnes n’étaient pas organisées d’une manière permanente ; et, passé le péril imminent, elles étaient licenciées. Sur la fin de 1634, il ne restait en pied, dans le bailliage d’Amont, que le régiment d’infanterie de la Verne et trois compagnies de cavalerie, celle du marquis de Conflans, celle du sieur de Mandre, commissaire général de la cavalerie,

  1. Marquis de Conflans, bailli d’Aval et gouverneur des armées de Bourgogne.
  2. Girardot. Histoire de la guerre de dix ans, p. 29-40.