de lui : « C’estoit un homme diffamé de voleries et mauvaises actions, pour lesquelles nous le tenions en cause criminelle. Et si le rude traictement qui luy a esté faiet ne le justiffioit un peu, nous le condamnerions d’intelligence et trahison[1]. » Il est vrai qu’on le poursuivit pour la reddition de Jonvelle. Il possédait à Besançon le magnifique hôtel bâti par son oncle[2], et dans cet hôtel un riche ameublement, avec des valeurs considérables en monnaie, qu’il y entassait depuis longtemps ; c’était le fruit de ses rapines exercées en Comté comme ailleurs. La cour fit saisir argent et mobilier, prête à confisquer le tout pour l’employer aux vivres de l’armée, si le prévenu était condamné[3]. Mais on abandonna le procès, quand on sut que les Français se chargeaient eux-mêmes de faire justice à leur prisonnier. Cependant ils se décidèrent à lui laisser la vie et même à lui rendre la liberté, moyennant une forte rançon, qui fut payée en partie par l’argent remis jadis à du Hallier, en partie par les coffres de Gaucher[4].
Comme en 1595, la prise de Jonvelle ouvrit le bailliage d’Amont aux armées ennemies. « Tous les chasteaux de cette contrée, dit Girardot[5], estoient peu gardez, pour ce que Jonvelle les couvroit, et que les seigneurs auxquels ils appartiennent sont ruynez de biens,
- ↑ Guerre de dix ans, p. 266 267. Girardot dit ailleurs : « Son Altesse de Lorraine mande que l’affaire de Jonvelle est une menée de Mme de Remiremont et autres malintentionnés. » (Preuves, 9 octobre 1641.)
- ↑ Voyez page 227 note.
- ↑ Preuves, 8 et 9 octobre.
- ↑ Macheret, fol. 82, verso, et 84.
- ↑ Guerre de dix ans, p. 267.