Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/393

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il se réfugia, comme beaucoup d’autres, à Jonvelle, et il eut encore la mauvaise chance de voir les Suédois pénétrer dans cette place, où il demeura trois semaines avec eux[1]. A cette époque il était jeune encore, et il n’entra que plus tard dans les ordres sacrés.

Devenu curé de Bourbévelle, Pierre Godard restaura la chapelle de saint Genés, située près du village, et l’enrichit d’une relique du bienheureux martyr. Depuis longtemps on y accourait de toutes parts en pèlerinage, pour demander la guérison de la lèpre et des maléfices. Une tombe de l’église d’Oigney rappelle par son inscription que Marc Rondot, de [Vellexon |Vellexon]]}}, un de ces pieux pèlerins, mourut dans ce petit village, en revenant de Bourbévelle (1580) [2]. Dans Labbey de Billy, Adrien Thomassin, premier président du parlement, rapporte (1629) une procédure intentée contre une femme, pour crime de sorcellerie : sur dix-sept chefs d’accusation, on lui reprochait des maléfices, des sorts, jetés sur une personne qui en fut guérie par l’intercession de saint Genés de Bourbévelle. La malheureuse accusée fut condamnée à périr dans les flammes. C’était le temps où tout le monde croyait aux sorciers et à leur sabbat, avec un aveuglement inconcevable. Henri Boguet, de Pierrecourt, grand juge de la terre de Saint-Claude, les poursuivait à outrance par toute la province. Entre autres victimes, il fit brûler une fille de Betoncourt-les-Ménétriers (1600). Jean Clerc, bailli de Luxeuil, se montra son digne émule.

  1. Voir page 65, et Preuves, 12 septembre 1636. Enqueste sur les désastres de Jussey
  2. Voir Notice sur Oigney