Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/612

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Les rations quotidiennes, marchandées à 13 blancs l’une ou 5 sols 3 deniers 1/3 de monnaie française, seront faites de froment bien panneté, d’une livre et demie ou 24 onces, et délivrées en pains de trois livres, tous les quatre jours. La distribution sera laite par les echevins de chaque quartier. « Pour la cuitte, le sieur Bresson se pourra servir des bois communaulx ou de ceulx de Sa Majesté et plus prochains des lieux et villes des quartiers ; des quels il usera modérément et civilement, pour ladicte cuitte tant seulement. »

II sera tenu de continuer ses fournitures même en cas d’invasion ennemie. Le roi ou la province répondent des accidents de force majeure, par exemple, s’il arrivait que les magasins fussent pillés, ou que les meuniers et boulangers employés par le fournisseur fussent faits prisonniers.

On prévoit que les fournitures de Bresson iront à 67,750 fr., qui lui seront payés au bout du mois.

La solde de ces troupes avait été fixée à 3 gros et 1/2 ou 3 sols 4 deniers pour l’infanterie, et à 8 gros ou 9 sols pour la cavalerie ; dépense prévue pour un mois, 118,882 fr.

De plus, l’état-major de Lorraine devait toucher 500 fr. par jour ; ceux de l’empereur et du roi, 450 fr. : dépense prévue pour un mois, 19,150 fr.

Les rations d’avoine étaient d’un 1/4 de mesure, et la mesure à 3 fr. : dépense prévue pour un mois, 24,800 fr.

En tout, ce mois d’occupation par les alliés devait coûter à la province la somme énorme de 239,733 fr.


Vesoul, 26 septembre 1641. — Le conseil de Vesoul à la Cour.

L’armée française, après avoir pris Jonvelle, s’avance victorieuse. Vesoul est sans défense. Que le Parlement permette qu’on écarte les Français par une composition.

Très honorés et révérends seigneurs, ces jours passés nous avons resservit la Cour du misérable estat de nostre ressort, par la reddition lasche des ville et chasteau de Jonvelle, et de ajuste appréhension que nous avions d’estre enveloppé dans la mesme ruine.