Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/94

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pour un motif que l’acte du jugement n’explique pas, Louis et Olivier subirent contradictoirement le duel, comme épreuve judiciaire, sans doute parce qu’ils auraient rejeté l’un sur l’autre l’accusation présente, ou du moins parce que chacun d’eux aurait voulu la décliner pour soi-même. En cela ils manquaient également à la franchise, et ils oubliaient la noble loyauté qu’eux-mêmes, avec les autres avoués de Faverney, avaient montrée dans un cas semblable, quelques années auparavant. Toujours est-il qu’Olivier de Jonvelle fut vaincu dans ce duel, et que son adversaire se vit en conséquence libéré de toute répétition, quand même il avait eu sa part d’injustice. Guy, chef de la maison de Jonvelle, qui était, aux yeux du comte souverain, l’avoué responsable pour Faverney et pour Saint-Marcel, se vit condamné à réparer toutes les injustices faites aux deux maisons, et à les rétablir dans leur ancienne paix. Il accepta la sentence et jura sur les saints Évangiles d’en remplir les conditions, donnant pour cautions de sa parole Renaud de Traves et l’abbé de Cherlieu. Cet acte eut pour témoins Gaucher de Salins, le doyen Garin, Renaud de Traves, Guillaume de Pesmes, Odillon de Montbozon, Henri de Purgerot et Étienne, maire de Vesoul.

Plus tard, Olivier de Jonvelle se transporta encore devant le comte, au plaid de Luxeuil, où, après avoir réparé complètement ses torts et ses usurpations, il fit serment, avec tous ses gens, de ne plus rien entreprendre à l’avenir sur les biens des églises, ni par lui-même, ni par la main d’autrui, s’engageant, en cas fortuit de nouveau dommage, à le réparer dans