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Page:Couillard-Després - Louis Hébert, premier colon canadien et sa famille, 1913.djvu/128

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Aux environs de Québec, un sauvage appelé Prince par les Français vivait avec sa famille. Il avait suivi durant quelque temps les classes de catéchisme, mais, à l’époque dont nous parlons, il n’était pas encore baptisé. Un de ses enfants vint à tomber malade un jour et Prince s’empressa d’aller chercher un missionnaire pour lui faire administrer le sacrement de baptême. Arrivé à la maison, la mère de l’enfant, qui était païenne, ne voulut pas entendre parler qu’on baptisât son fils. Elle s’imaginait qu’il mourrait aussitôt après.

Le missionnaire commença alors à vouloir faire comprendre à cette femme que le baptême est la porte de l’Église et du Ciel ; que si l’enfant mourait après avoir été baptisé, il s’en irait dans un séjour de bonheur… Mais cette femme ne voulut rien entendre, pas même les supplications de son mari qui voulait faire baptiser son fils.

Pendant ces pourparlers l’état du petit malade s’aggravait, et, comme il était sur le point d’agoniser, la mère toute en larmes dit au missionnaire : « Si tu peux le guérir, baptise-le ; mais si tu ne le peux pas, ne le touche pas ! »

Prince, déjà ébranlé par les beautés de la religion chrétienne, suppliait le missionnaire de baptiser son enfant ; et il s’écria : « Je crois que Celui qui a tout fait peut le guérir ! »

Une si grande foi toucha le missionnaire qui demanda à la mère si elle consentirait à le confier aux Jésuites au cas où il guérirait ?