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Page:Couillard-Després - Louis Hébert, premier colon canadien et sa famille, 1913.djvu/156

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là. Mgr de Laval comprit bien vite qu’il avait besoin de prêtres pour son immense diocèse. Il résolut de fonder un Petit Séminaire pour préparer par des études sérieuses les élèves qui voulaient diriger leurs pas vers le sanctuaire.

Pour conduire cette œuvre à bonne fin, il fallait des ressources ! Mgr de Laval compta sur la Providence. Une maison devenait nécessaire pour recevoir les élèves ! Près du palais épiscopal, entourée d’un grand jardin, se trouvait la maison de Mme Couillard qui suffirait pour les premières années. Mgr de Laval ne pouvait souhaiter d’endroit plus favorable pour asseoir cette nouvelle institution. Le terrain de Louis Hébert, en partie en culture, joignait celui de la fabrique et celui de l’Hôtel-Dieu. Son site, l’un des plus beaux des environs, offrait une vue superbe sur la rade de Québec, sur l’Île d’Orléans, la Pointe-Lévis et la rivière Saint-Charles.

Une question fort importante restait à résoudre. Mme Couillard consentirait-elle à se départir d’une si belle propriété ? Cette vieille maison ne renfermait-elle pas des souvenirs chers à son cœur ? Cette terre qui produisait des récoltes abondantes n’était-ce pas son père, Louis Hébert, n’était-ce pas son mari, qui, jour par jour, l’avaient défrichée ? Elle-même avait passé tant d’années dans cette maison où elle avait élevé ses enfants. Ceux-ci consentiraient-ils à la vente d’un domaine que le roi de France avait accordé à leur aïeul pour en jouir en fief noble et seigneurie ?